Pesticides : la Ministre de la santé s’annonce défavorable à l’indemnisation des victimes [communiqué de presse]
17 mai 2018
Le gouvernement vient d’annoncer son opposition au projet de création d’un fond d’indemnisation des victimes des pesticides, alors que cette proposition de loi avait été approuvée à la majorité absolue au Sénat le 1er février 2018. Pour la première fois, elle ouvrait la possibilité de faire reconnaître un lien entre l’exposition aux pesticides et des atteintes graves à la santé.
La Ministre de la Santé Agnès Buzyn a ainsi déclaré que « la création d’un tel fond [lui] apparaît prématurée », et que « nous connaissons encore trop mal les risques sur la santé d’une exposition à un ou plusieurs produits phytopharmaceutiques. »
Cette affirmation est jugée comme scandaleuse par les victimes des pesticides et les associations mobilisées sur cette question.
« Les victimes des pesticides sont encore abandonnées. Ne leur restera-t- il que les tribunaux pour faire valoir leurs droits, avec les frais considérables associés et les risques de rejet des procédures ? » déplore Arnaud Apoteker, délégué général de
Justice Pesticides, qui recense toutes les affaires judiciaires liées aux pesticides dans le monde.
L’INSERM (Institut national de santé et de recherche médicale) avait pourtant souligné, en 2013,
le caractère « intrinsèquement dangereux » des pesticides ainsi que « des augmentations de risques significatives pour plusieurs pathologies. »
« Je suis scandalisée par les propos de notre Ministre de la Santé. Nous sommes dans le négationnisme scientifique absolu, alors que les preuves scientifiques se sont accumulées dans le monde entier. L’influence du lobby des empoisonneurs a encore frappé, au détriment des victimes » déclare Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, membre de la commission spéciale PEST au Parlement européen.
Ce combat, mené notamment par Phyto-victimes et Justice pesticides, démontre une nouvelle fois le poids des lobbies industriels dans notre pays. Il légitime une nécessaire convergence des luttes pour la santé environnementale, entamée notamment le 1er mai à Fos-sur-Mer par « la marche Vérité et Justice pour la santé environnementale ». Ce groupe de citoyens, accompagné d’une centaine d’associations, marche jusqu’à Paris puis Bruxelles et Strasbourg pour porter la voix des victimes.
La « marche des cobayes » demande en premier lieu la reconnaissance du crime industriel et environnemental, ainsi que l’inversion de la charge de la preuve pour les victimes. En effet, ce doit être à l’industriel de prouver l’innocuité de son produit – et non à la victime de prouver le lien de causalité entre sa pathologie et le facteur de pollution ou le produit toxique.
La marche sera à Grenoble les 18 et 19 mai pour des débats sur les nano-particules et les pesticides. Le film
Le Roundup face à ses juges de Marie-Monique Robin, justement sur les pesticides, sera projeté le samedi 19 mai à 20h30 à la salle Gali (39 rue André Rivoire, Grenoble).
Plus d’informations :
http://marchedescobayes.org.
Lien vers les
photos de la marche.
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Sébastien Barles
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