Various interesting things in French : documentaries, etc.

Le point de vue d'Idriss Aberkane sur l'affaire Prigojine. Selon lui, il s'agit de Maskirovka.
Une analyse très intéressante, bien que je n'arrive pas à trancher mon propre avis sur la question.

Idriss Aberkane's point of view on the Prigojine affair. According to him, it is Maskirovka.
A very interesting analysis, although I cannot decide my own opinion on the question.

 
Le point de vue d'Idriss Aberkane sur l'affaire Prigojine. Selon lui, il s'agit de Maskirovka.
Une analyse très intéressante, bien que je n'arrive pas à trancher mon propre avis sur la question.

Idriss Aberkane's point of view on the Prigojine affair. According to him, it is Maskirovka.
A very interesting analysis, although I cannot decide my own opinion on the question.

Oui moi non plus , son analyse est bonne mais mon ressenti est différent , je pense qu'il y a comme une 5 colonne ou la volonté de faire monter les enchères au sein de PMC , faut pas oublier qu' ils sont mercenaires , le rapport à l 'argent est important et peut être que aujourd’hui c est plus suffisant pour son dirigeant ???
 
Je recois la newsletter de Nexus par email et elle vient de tomber. Dans l'email on retrouve l'edito de leur dernier numéro, je viens de le lire et je le trouve bien donc j'ai eu en tête de le recopier ici, le texte n'est pas très long :

Auteur: Marc Daoud
Dans l’intimité d’une conversation inestimable avec l’être que j’aime de tout mon cœur, nous parlions de la vie et de la mort. À un moment, j’ai dit que nous étions « des anges sans ailes » ; c’est mon image de la condition humaine d’aujourd’hui. Depuis notre plus tendre enfance, nous sommes formatés pour croire que nous n’avons pas « d’ailes », que nous n’avons rien pour nous élever par nous-mêmes, que nous devons marcher toute la journée sans nous poser de questions, sans rien remettre en cause de nos vies.

Voler, il en est hors de question. On nous a fait croire que nous étions faits pour marcher, pour travailler et pour consommer, point. C’est à cette croyance que je m’étais accroché toute ma vie, oubliant que j’avais en moi, comme tout le monde, de quoi m’élever pour voir plus haut, de quoi espérer pour croire en la magie de l’invisible, de l’immatériel.

Tous les êtres humains sont dotés dès leur naissance de cette sensibilité au spirituel, à l’ineffable, à l’immatériel, au vivant, à ce qui anime notre esprit au-delà de la matière et du confort, au-delà des réussites individuelles et des petites gloires.

Enfant, on vit pleinement, on est dans l’unité. Ensuite, on grandit et on nous apprend à nous comparer et à « gagner » notre vie. Sur les bancs de l’école, de la fac et du métro, on perd la mémoire de certaines choses, comme dire aux autres qu’on les aime, et à quel point il est important qu’ils soient dans notre vie.

Cette petite chose, a priori insignifiante, perd de sa valeur à mesure que l’on s’éloigne de l’enfance, et toutes les attentions envers les autres disparaissent de notre quotidien.

D’ici – je vis à Paris –, je vois les embouteillages et les flots de travailleurs s’entasser dans les transports en commun sans même lâcher un regard à 360 degrés. C’est vide, c’est mécanique, c’est pressé, mais c’est efficace, c’est comme à l’école. On va d’un point A à un point B, et l’humain disparaît derrière ce trajet quotidien pour un travail souvent standardisé, déshumanisé. Il reste – pour le moment et pour les plus chanceux – les terrasses de café pour boire un coup le vendredi et le samedi soir, afin d’oublier la frustration accumulée toute la semaine, de parler, se confier, rire, s’abandonner aux autres avant que la même routine se répète dès le lundi matin.

Depuis l’école, rien n’a changé. Les uns attendent les grandes vacances, les autres la retraite. Ces « ailes » pour nous élever, pour voir la beauté et préserver l’harmonie ne trouvent plus de place dans le brouhaha ambiant. Tout est bien huilé, on finit le dos cassé. Il reste toutefois de fugitifs moments de grâce malgré tout, des rencontres et des regards qui se croisent avec force, des mots qui sortent du cœur et des gens qui croient fermement à autre chose qu’à « gagner leur vie ». « Gagner sa vie » a détruit la Vie.

Il aura fallu tout le parcours scolaire pour nous faire dévier de notre trajectoire commune : vivre tous ensemble, les uns AVEC les autres, et non contre les autres. Gravir les échelons, être notés, être jugés, 10 heures par jour, 5 jours sur 7, 180 jours par an, pendant 12 ans... 21 600 heures d’école dans la crainte de finir à la rue si jamais nous ne nous conformions pas suffisamment à la norme.

Alors qu’on se le dise : nous ne sommes pas faits pour vivre dans la compétition, pour marcher notre chemin vers la paye de la fin du mois, pour consommer des choses polluées et inutiles à l’infini.

Nous ne sommes pas faits pour vivre sans nos « ailes d’anges », sans cette hauteur de vue, sans cette beauté de la vie, avec nos semblables et avec la nature.

Nous sommes faits pour vivre comme lorsque nous étions dans l’innocence de l’enfance, vivre les instants avec grâce. C’est un appel à la pulsion de vie, celle que l’on a connue enfant et qui s’estompe en ce moment même.

Vivre ne veut pas dire « gagner sa vie », vivre c’est peut-être dire « je t’aime » à quelqu’un. La vie commence, se poursuit et se finit ainsi. Faites-en l’expérience.

Je vous aime !
 
Je recois la newsletter de Nexus par email et elle vient de tomber. Dans l'email on retrouve l'edito de leur dernier numéro, je viens de le lire et je le trouve bien donc j'ai eu en tête de le recopier ici, le texte n'est pas très long :

Auteur: Marc Daoud
Dans l’intimité d’une conversation inestimable avec l’être que j’aime de tout mon cœur, nous parlions de la vie et de la mort. À un moment, j’ai dit que nous étions « des anges sans ailes » ; c’est mon image de la condition humaine d’aujourd’hui. Depuis notre plus tendre enfance, nous sommes formatés pour croire que nous n’avons pas « d’ailes », que nous n’avons rien pour nous élever par nous-mêmes, que nous devons marcher toute la journée sans nous poser de questions, sans rien remettre en cause de nos vies.

Voler, il en est hors de question. On nous a fait croire que nous étions faits pour marcher, pour travailler et pour consommer, point. C’est à cette croyance que je m’étais accroché toute ma vie, oubliant que j’avais en moi, comme tout le monde, de quoi m’élever pour voir plus haut, de quoi espérer pour croire en la magie de l’invisible, de l’immatériel.

Tous les êtres humains sont dotés dès leur naissance de cette sensibilité au spirituel, à l’ineffable, à l’immatériel, au vivant, à ce qui anime notre esprit au-delà de la matière et du confort, au-delà des réussites individuelles et des petites gloires.

Enfant, on vit pleinement, on est dans l’unité. Ensuite, on grandit et on nous apprend à nous comparer et à « gagner » notre vie. Sur les bancs de l’école, de la fac et du métro, on perd la mémoire de certaines choses, comme dire aux autres qu’on les aime, et à quel point il est important qu’ils soient dans notre vie.

Cette petite chose, a priori insignifiante, perd de sa valeur à mesure que l’on s’éloigne de l’enfance, et toutes les attentions envers les autres disparaissent de notre quotidien.

D’ici – je vis à Paris –, je vois les embouteillages et les flots de travailleurs s’entasser dans les transports en commun sans même lâcher un regard à 360 degrés. C’est vide, c’est mécanique, c’est pressé, mais c’est efficace, c’est comme à l’école. On va d’un point A à un point B, et l’humain disparaît derrière ce trajet quotidien pour un travail souvent standardisé, déshumanisé. Il reste – pour le moment et pour les plus chanceux – les terrasses de café pour boire un coup le vendredi et le samedi soir, afin d’oublier la frustration accumulée toute la semaine, de parler, se confier, rire, s’abandonner aux autres avant que la même routine se répète dès le lundi matin.

Depuis l’école, rien n’a changé. Les uns attendent les grandes vacances, les autres la retraite. Ces « ailes » pour nous élever, pour voir la beauté et préserver l’harmonie ne trouvent plus de place dans le brouhaha ambiant. Tout est bien huilé, on finit le dos cassé. Il reste toutefois de fugitifs moments de grâce malgré tout, des rencontres et des regards qui se croisent avec force, des mots qui sortent du cœur et des gens qui croient fermement à autre chose qu’à « gagner leur vie ». « Gagner sa vie » a détruit la Vie.

Il aura fallu tout le parcours scolaire pour nous faire dévier de notre trajectoire commune : vivre tous ensemble, les uns AVEC les autres, et non contre les autres. Gravir les échelons, être notés, être jugés, 10 heures par jour, 5 jours sur 7, 180 jours par an, pendant 12 ans... 21 600 heures d’école dans la crainte de finir à la rue si jamais nous ne nous conformions pas suffisamment à la norme.

Alors qu’on se le dise : nous ne sommes pas faits pour vivre dans la compétition, pour marcher notre chemin vers la paye de la fin du mois, pour consommer des choses polluées et inutiles à l’infini.

Nous ne sommes pas faits pour vivre sans nos « ailes d’anges », sans cette hauteur de vue, sans cette beauté de la vie, avec nos semblables et avec la nature.

Nous sommes faits pour vivre comme lorsque nous étions dans l’innocence de l’enfance, vivre les instants avec grâce. C’est un appel à la pulsion de vie, celle que l’on a connue enfant et qui s’estompe en ce moment même.

Vivre ne veut pas dire « gagner sa vie », vivre c’est peut-être dire « je t’aime » à quelqu’un. La vie commence, se poursuit et se finit ainsi. Faites-en l’expérience.

Je vous aime !

excellent text. it mentions competition. this is what DESTROYS a society. we should COOPERATE. when younger, i played tennis with my wife. our goal was to keep the ball going as long as possible. we returned the ball so that the partner could receive it, not so that he could not.
in my work, when i had more than one valid offer, i associated the corresponding industries. none was frustrated and all learned from each other...
 
Analyse intelligente de ce qui a conduit et conduit une grande partie des jeunes des quartiers dits "sensibles" à tomber dans le piège qui leur est tendu, et par ricochet, qui nous est tendu à tous, puisque les conséquences de ces jeunes qui tombent dans les pièges qui leur sont directement tendus concerneront tout le monde. À l'affiche, le rap et ses stars qui accompagnent des années de lavage de cerveau et de conditionnement, avec des rappeurs vedettes que l'auteur de cette vidéo appelle la "bourgeoisie traîtresse musulmane", grâce au financement d'Attali et de sa P+sitive Planet, anciennement PlaNet Finance.

Quelques décryptages de deux clips vidéo, un (sortis quelques jours avant les "événements" qui semble mettre en scène ce que la France vit depuis 7 jours, et l'autre qui concerne directement Nahel, qui a tourné dans le clip vidéo d'un autre rappeur, vidéo en partie tournée dans la cité Pablo Picasso à Nanterre.

J'ai testé les sous-titres en anglais générés automatiquement, mais en la visionnant, la traduction ne me semble pas assez précise à certains moments cruciaux pour rendre l'exact sens de ce que dit l'auteur de cette vidéo, pour l'intégrer dans le fil de discussion dédié au sujet des actuelles émeutes en France. Si l'un de vous, après l'avoir visionné, pense qu'elle peut/devrait quand même être partagée dans ce même fil de discussion, n'hésitez pas.

Intelligent analysis of what has led and is leading a big part of young people in so-called "sensitive" neighborhoods to fall into the trap set for them, and by ricochet, set for all of us, since the consequences of these young people falling into the traps set directly for them will concern everyone. In the spotlight, rap and its stars who accompany years of brainwashing and conditioning, with star rappers whom the author of this video calls the "traitorous Muslim bourgeoisie", thanks to funding from Attali and his P+sitive Planet, formerly PlaNet Finance.

There's a look at two video clips, one released a few days before the "events", which seems to stage what France has been going through for the past 7 days, and the other which directly concerns Nahel, who appeared in another rapper's video clip, partly filmed in the Pablo Picasso suburban housing estate in Nanterre.

I tested the automatically-generated English subtitles, but when I watched it, the translation didn't seem precise enough at certain crucial moments to convey the exact meaning of what the video's author was saying, to put it in the dedicated thread of the current riots in France. If any of you, after viewing it, think it can/should still be shared in this very thread, please feel free to do so.

Riots, what everyone needs to know
 
Sott.fr a publié une petite entrevue de Radio Sud sur la nouvelle loi qui va peut-être passer en France. En voici les gros traits :

Projet de loi de programmation militaire : Article 23. En cas de menace pesant sur les activités essentielles à la vie de la Nation, la protection de la population, l'intégrité du territoire, la permanence des institutions de la République ou (cas nouveau) de nature à justifier la mise en œuvre des engagements internationaux de l'État en matière de défense, qu'elle soit actuelle ou si elle n'est pas immédiate, seulement prévisible, l'article L. 2212-1 nouveau du Code de la défense permettra (s'il est définitivement adopté) au Président de la République, via un décret en conseil des ministres, d'ordonner la réquisition de toute personne, physique ou morale, et de tous les biens et les services nécessaires pour parer à cette menace ou d'habiliter l'autorité administrative ou militaire à procéder à ces mesures.

Le fait de refuser de déférer à la demande de recensement des personnes, biens et services ou à la convocation à des essais ou à des exercices ou encore de refuser le blocage des biens sera pénalement sanctionné par un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende, suite à l'adoption de l'amendement du Gouvernement par le Sénat. Le projet de loi est toujours en cours de discussion.

Et voici l'entrevue.


Est-ce que les Français ont entendu parler de cette loi qu'ils veulent passer ?

--------
Sott.fr has published a short interview with Radio Sud on the new law that may be coming into force in France. Here are the main points:

Military Programming Bill: Article 23. In the event of a threat to activities essential to the life of the nation, the protection of the population, the integrity of the territory, the permanence of the institutions of the Republic or (in a new case) of a nature to justify the implementation of the State's international defence commitments, whether current or foreseeable, article L. 2212-1 of the Defence Code will (if it is finally adopted) enable the President of the Republic, via a decree in the Council of Ministers, to order the requisition of any person, natural or legal, and of all goods and services necessary to counter this threat or to empower the administrative or military authority to take these measures.



Refusal to comply with a request to identify persons, goods and services or to participate in tests or exercises, or refusal to block property, will be punishable by one year's imprisonment and a fine of €15,000, following the adoption of the Government's amendment by the Senate. The bill is still under discussion.

Have the French heard about this law they want to pass?
 
Sott.fr a publié une petite entrevue de Radio Sud sur la nouvelle loi qui va peut-être passer en France. En voici les gros traits :



Et voici l'entrevue.


Est-ce que les Français ont entendu parler de cette loi qu'ils veulent passer ?

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Sott.fr has published a short interview with Radio Sud on the new law that may be coming into force in France. Here are the main points:



Have the French heard about this law they want to pass?
L'info circule pas mal sur les réseaux sociaux, mais, pour ce que j'en sais, les chaînes d'info mainstream évoquent le sujet mais pas l'article 23 en tant que tel. Et on comprend pourquoi ! Ils ont beau titrer "Tout savoir sur...", on est loin du compte, ils n'évoquent que les armes, les avions de combat, les blindés, etc.

The news is circulating quite a bit on social networks, but as far as I can tell, mainstream news channels are talking about it, but not about article 23 as such. No wonder why! They may have the headline "Everything you need to know about...", but that's a long way from the truth, they only talk about weapons, combat aircraft, armored vehicles, etc.
 
Une courte video où climat et histoire se rejoignent:
A short video where climate and history meet:

"A Gallo-Roman farmhouse revealed by drought"


Voici ce que répond l'auteur au sujet de la période d'occupation du site:

" Sans fouilles, il est impossible de donner une datation. Cependant, je serais tenté de parier sur une époque assez tardive, par exemple autour du 2e ou 3e siècle de notre ère. En effet, plus tôt, les petits établissements agricoles avaient gardé une morphologie encore gauloise. Mais, pas trop tard cependant, car l'incinération avait encore cours (cf urnes cinéraires dans la nécropole). Mais, cette réflexion est sans filet... et je ne m'entêterai pas si quelqu'un me contredit."

" Without excavations, it is impossible to give a dating. However, I'd be tempted to bet on a fairly late period, say around the 2nd or 3rd century AD. Indeed, earlier, the small farming settlements had retained a still Gallic morphology. Not too late, however, as cremation was still practiced (cf. cinerary urns in the necropolis). But, this reflection is without net... and I won't persist if someone contradicts me."
 
Long entretien où Mr Raoult raconte un peu son métier de chercheur, notamment sur le microbiote et les progrès des découvertes d'un nouvel univers insoupçonné; grâce aux nouveaux outils d'observation.
 


Perhaps a look back at the French (and American) revolution would be useful, with J. Ellul, by Krustos on substak


Peut-être un retour en arrière serait profitable, sur la révolution française (et américaine) avec Jacques Ellul, par Krustos sur substak
A Deep Dive into Jacques Ellul's "Autopsy of Revolution" pt. 1: Revolt and Revolution
28 JUIN 2023 - KRUPTOS

Une plongée profonde dans "L'autopsie de la révolution" de Jacques Ellul pt. 1: Révolte et révolution

Quelle est la différence entre une révolte et une révolution? Comment une révolte devient-elle une révolution et pourquoi il est vital pour notre moment actuel de comprendre comment cela se produit et ce que cela signifie.

Je n'arrive pas à croire les nouvelles aujourd'hui
Oh, je ne peux fermer les yeux et le faire disparaître
Combien de temps, combien de temps devons-nous chanter cette chanson?
Combien de temps? Combien de temps?
Parce que ce soir, Nous pouvons être comme un, Ce soir
Bouteilles cassées sous les pieds des enfants
Des corps jonchent la rue sans issue
Mais je ne tiendrai pas compte de l'appel au combat
Ça me met le dos en l'air, me met le dos contre le mur
Dimanche, Dimanche Sanglant (x4), D'accord, allons-y
Et la bataille ne fait que commencer
Il y a beaucoup de perdus, mais dites-moi qui a gagné?
Les tranchées creusées dans nos cœurs
Et des mères, des enfants, des frères, des sœurs déchirés
Dimanche, Dimanche Sanglant, Dimanche, Dimanche Sanglant
Combien de temps, combien de temps devons-nous chanter cette chanson?
Combien de temps? Combien de temps?

C'était les deux premières strophes de “Sunday, Bloody Sunday " de U2.” Pour moi, j'ai entendu la chanson pour la première fois à l'âge de 17 ans, après la sortie de l'album live de 1983 “Under a Blood Red Sky”. C'est toujours l'un de mes préférés de tous les temps. Il y avait une énergie brute. Il commémorait le massacre de Bogside de 26 civils non armés aux mains de soldats britanniques le 30 janvier 1972, dont beaucoup fuyaient ou aidaient les blessés. Tous étaient catholiques irlandais. Il était considéré comme un événement symbolique d'une domination anglaise intolérable sur le peuple irlandais. Le massacre était une accusation pointue contre ce qui était considéré comme une occupation injuste et oppressive. La chanson pose la question, encore et encore, " Combien de temps?”



Dans l'ouverture de “l'autopsie de la révolution” de Jacques Ellul, il commence son long examen de la nature, des caractéristiques et du développement de l'idée, de l'histoire et de la sociologie de la révolution en observant qu'il y a deux caractéristiques durables de chaque révolte historique: le sens de l'intolérable et l'accusation d'injustice et/ou d'oppression. Le rebelle a atteint le point où il ne peut plus le supporter. Sa limite a été atteinte. Ce n'est pas nécessairement une question de principes ou de concepts ou même d'idéologie. Les rébellions se produisent parce que les gens sentent qu'ils ne peuvent pas continuer à vivre comme les choses sont. La situation actuelle doit prendre fin.
Le rebelle se bat pour l'intégrité de son être, pour lui-même et pour sa vie. L'histoire ne peut plus continuer sur son chemin actuel. J'ai parlé récemment de l'idée d” "histoire" dans un article récent:

Rejecting the Idea of History

“L'attraction écrasante de la révolution est la panique des chrétiens confrontés à la réduction de leur rôle dans l'histoire. L'histoire a pris une telle importance que tout s'y rapporte. On est perdu sinon une partie du cours de l'histoire. La réponse est donc de se plonger dans l'action révolutionnaire car elle seule est certaine de faire l'histoire."Jacques Ellul. Autopsie de la Révolution.

Une révolte, soutient Ellul, est ancrée dans l'idée d ' “Histoire”, et non dans son acceptation ou sa formation. Le rebelle ne fait pas “l'histoire."Au contraire, le rebelle rejette “l'histoire."Le rebelle dit" ça suffit.”
Ellul attire notre attention sur l'idée que la rébellion est profondément liée à une idée plus ancienne de la liberté, qui nous semble presque étrangère aujourd'hui. Nous considérons généralement la liberté comme la capacité de faire des choix sans limites ni restrictions. Personne ne devrait pouvoir nous imposer des contraintes, des liens ou des attachements non choisis. Ellul attire notre attention sur une idée plus ancienne de la liberté, comme libération de la situation intolérable et insupportable.

“Avant le XVIIIe siècle, la liberté avait une autre signification, une signification directement humaine: échapper à l'insupportable, au dessein du destin dont le fait immédiat était l'oppresseur.”

Pour moi, cela résonne bien avec une compréhension biblique de la liberté que la grâce salvatrice de Dieu nous apporte. La liberté de la grâce est une libération de l'esclavage et de l'oppression du diable et de notre propre nature pécheresse. Le péché humain et l'esclavage du malin sont la situation intolérable et insupportable de l'humanité. Le sacrifice de Dieu apporte la libération et libère les prisonniers. On vous donne un nouveau départ sous le règne d'un nouveau et meilleur Roi. Un passage comme celui-ci de la lettre de Paul aux Galates a beaucoup plus de sens si nous comprenons la liberté de cette manière.
“C'est pour la liberté que le Christ nous a libérés. Tenez donc ferme et ne vous laissez pas alourdir à nouveau par le joug de l'esclavage."Galates 5: 1

Et cela rend plus compréhensible le cadre de la commission de Jésus de Paul sur le chemin de Damas:
"’Je suis Jésus, que tu persécutes', répondit le Seigneur. 16 Maintenant, lève - toi et tiens-toi debout. Je vous suis apparu pour vous nommer serviteur et témoin de ce que vous avez vu et verrez de moi. 17 Je te délivrerai de ton peuple et des Nations. Je t'envoie vers eux 18 pour leur ouvrir les yeux et les faire passer des ténèbres à la lumière, et de la puissance de Satan à Dieu, afin qu'ils reçoivent le pardon des péchés et une place parmi ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi.'"Actes 26: 15b-18

L'acte de salut est une libération de la domination cruelle et injuste de Satan. Vous êtes libérés de l'oppression intolérable et insupportable du diable, et vous êtes amenés sous la domination bienveillante de Dieu en Christ.

Cette compréhension de la liberté informe également les idées contenues dans la Déclaration d'indépendance qui a officialisé la rébellion des colonies contre l'Empire britannique. Le langage est clairement celui de la situation intolérable qui incite un peuple à agir:
"Mais quand une longue suite d'abus et d'usurpations, poursuivant invariablement le même But, montre un dessein de les réduire au despotisme absolu, c'est leur droit, c'est leur devoir, de se débarrasser d'un tel Gouvernement et de fournir de nouveaux Gardes pour leur sécurité future.-- Telle a été la patiente souffrance de ces Colonies; et telle est maintenant la nécessité qui les contraint à modifier leurs anciens systèmes de gouvernement.”

Après avoir jeté les bases, établissant l'idée de base de la “révolte”, il commence alors à délimiter la différence entre une “révolte” et une “révolution"."Ellul soutient qu'une révolution est toujours constructive, en ce sens qu'elle construit vers l'avenir. La révolution veut mettre en place un avenir meilleur. Une révolte, en revanche, est toujours un " bouleversement déchirant la terre face à un avenir inconnaissable."Essentiellement, ce qui sépare une révolte d'une révolution, c'est qu'une révolution a un plan pour l'avenir. Une révolte ne mène nulle part.
"Même lorsqu'une révolte réussit temporairement, elle ne sait que faire de la victoire.”
Ce n'est pas gagner une révolte qui fait d'une révolte une révolution. Un nomade peut envahir la ville et la conquérir, mais n'a aucune idée de ce qu'il faut faire ensuite. Alors il prend son butin et retourne au désert d'où il est venu. Le rebelle ne sait pas comment créer l'histoire. La rébellion est un refus, un rejet de la trajectoire actuelle de l'histoire. Ainsi, demande Ellul, qu'aurait fait Spartacus de Rome en tant que chef d'une bande rebelle d'esclaves? Après avoir remporté sa victoire, il se retire du pouvoir, de la nécessité d'organiser une société et de l'ordre qu'il aurait dû établir.

Ainsi, une rébellion est la volonté d'accepter la mort comme plus tolérable que la situation actuelle. C'est l'accaparement de la liberté, même si cela signifie sa propre mort et la mort de sa société. Le rebelle est prêt à tout démolir pour une libération bénie à partir du moment présent. Il n'y a rien au-delà de la victoire. Le rebelle ne se dirige que vers la mort.

Comprenant cela, nous devons nous demander, la situation actuelle a-t-elle atteint le point où les choses sont si intolérables que la mort est la meilleure alternative viable à ce que les choses restent les mêmes? Il y a encore beaucoup d'excès dans le système. Les gens se plaignent beaucoup, mais sur l'ensemble de la vie est toujours ok. À quel moment, cependant, avec le régime actuel, cette situation changera-t-elle?
*****

A Deep Dive into Jacques Ellul's "Autopsy of Revolution" pt. 2: The Rational Bourgeoisie State.
6 JUIL. 2023 - KRUPTOS

Une plongée profonde dans "L'autopsie de la révolution" de Jacques Ellul pt. 2: L'État Bourgeois national.

La montée de la bourgeoisie exigeait une société rationnelle. Entre leurs mains, la révolution se transforme en une force pour un avenir positif tel qu'instancié dans l'État rationnel moderne.

Ellul soutient que la Révolution française n'a pas tant marqué une transformation en France, même si c'était cela; elle a plutôt apporté un changement à tout l'Occident. Il a eu une influence décisive sur Karl Marx, qui en a fait un paradigme à travers lequel il voulait que nous comprenions toute l'histoire humaine. 1789 a marqué la division entre l'ancien type de révolution et le nouveau type de révolution qui a pris forme dans l'esprit de Marx. Mais sa pensée n'est pas quelque chose qui s'est produit dans le vide. Marx exprimait des courants au sein de la culture provoqués par la montée de la bourgeoisie. Regardons ces changements.

Pour commencer cette discussion, Ellul s'appuie sur la pensée de Louis Antoine Léon de Saint-Just, acteur clé de la Révolution française, organisateur et penseur. Saint-Just dit ceci:
"La passion est l'âme de la liberté; avec le temps, elle se flétrit et s'estompe à jamais, car nous ne sommes vertueux qu'une seule fois...lorsqu'un peuple libéré a établi de saines lois, sa révolution est accomplie.” L'Esprit de la Révolution 1791

Saint-Just a soutenu que si la liberté prévaut, elle doit se corrompre. La passion pour la liberté supprimerait toute retenue et, ce faisant, elle détruirait la liberté. C'est essentiel à comprendre, soutient Ellul.
Ce passage d'une explosion de liberté à son institutionnalisation doit nécessairement entraîner l'affaiblissement de la liberté elle-même. Ceci, affirme - t-il, est la raison pour laquelle la compréhension de la révolution par Hannah Arendt est erronée, car elle confond la liberté avec les institutions qui sont censées être mises en place pour sauvegarder la liberté, au cœur desquelles sont organisés des documents comme la Constitution. Ellul soutient qu'une fois instituées, ces structures et cadres tuent essentiellement la liberté gagnée par la révolte, mais ce faisant empêchent la révolte de consommer et de détruire la société. Comme nous l'avons noté dans la première partie, cette trahison de la révolution est essentielle au succès de la révolution. C'est l'une des contradictions fondamentales du concept de “révolution.”

Jusqu'à l'époque de la Révolution française, il faut voir que les révolutions étaient avant tout conservatrices, réactionnaires, une révolte contre l'histoire. Dans le processus de la Révolution française, le mythe a commencé à émerger qu'un nouveau monde pouvait être obtenu sans hommes nouveaux. Il suffirait de nouvelles institutions. Tout ce qui serait nécessaire pour changer la vie de la nation serait un nouveau plan à instancier dans un nouvel État. Il suffirait simplement de déclarer qu'il y avait une nouvelle république avec une nouvelle constitution. Ce seul fait inaugurerait une nouvelle ère de liberté et de bien-être pour l'ensemble de la société.

Il faut voir que cela faisait partie du "conservatisme" de la Révolution française (Et de la Révolution américaine aussi. Il ne faut pas oublier qu'Ellul est un auteur français et que son objectif est souvent d'abord proche de chez lui). La révolution était un désir de revenir à la nature, aux principes premiers, de revenir au commencement et de refonder la société sur une base non corrompue par toute l'histoire intervenante. Tout avait besoin d'un nouveau départ. Ce serait un retour à un nouveau départ, une fondation plus authentique pour la société. À l'époque, l'objectif était de ramener les gens au pur commencement que nous avions perdu de vue.

À cet égard, les traditionalistes se mettent en travers du chemin. Afin de revenir au commencement primordial, le vrai et pur premier ordre, ceux qui s'accrochent à ce qui est ici aujourd'hui doivent être balayés. S'ils ne veulent pas céder, c'est que ces traditionalistes manquent de vraie vertu. Ils doivent avoir de mauvaises intentions. Par conséquent, afin de faire respecter le principe selon lequel la loi pure règne en maître—rendant justice équitablement et impartialement à tous—quiconque oserait s'accrocher à la tradition devrait être éliminé. Ceux qui empêchaient le retour à l'aube de la société pure, qui incarnaient la tradition, devaient être balayés. De la Révolution américaine, à cet égard, Ellul dit ceci:
"Le chef d'entre eux était la Révolution américaine. Dont le seul but était de corriger les abus du gouvernement colonial. Paine … voulait seulement revenir à une époque où les hommes n'avaient pas été dépossédés de leurs droits et libertés.”

Ainsi, alors que les révolutions de cette époque étaient essentiellement conservatrices dans leur désir de revenir à un nouveau premier commencement, elles ont atteint l'outil de la raison pour donner forme à leur vision. Cet attachement à la raison était l'expression de la réalité que toutes les révolutions de cette époque ont été accomplies par la bourgeoisie.

On pourrait faire valoir que la bourgeoisie était la première classe révolutionnaire de l'histoire. En tant que groupe élargi, l'une de leurs forces était leur vaste talent de gestionnaire. Ils avaient la capacité de concevoir, de créer et de développer une vision d'une société future basée sur “les premiers principes"."Il faut reconnaître que sans la bourgeoisie, il n'y aurait eu de mouvement au-delà de la révolte ni en Amérique ni en France. Ces révolutions ont marqué un changement dans le concept de révolution. Bien qu'ils aient suivi le schéma normal d'une révolte contre l'histoire, leurs aspirations étaient de faire progresser la société vers son amélioration absolue. Dans le désir de revenir aux premiers principes, ils l'ont fait avec l'intention de créer l'histoire. Ellul soutient que cela émerge de la nature inhérente de la bourgeoisie elle-même. En tant que groupe, ils sont à la fois conservateurs et révolutionnaires.

La liberté en tant qu'idéal n'était qu'un alibi pour faire avancer les intérêts de la bourgeoisie.
En tant que classe, groupe ayant des intérêts alignés au sein de la société, ils étaient extrêmement rationnels, progressistes et pragmatiques. Il y avait un matérialisme pratique, en ce sens qu'ils se concentraient principalement sur le traitement du monde matériel sans parure ni enchevêtrements métaphysiques. Ils ont mis de côté l'ancienne compréhension téléologique du monde pour une compréhension de cause à effet. Les principaux acteurs de l'esprit révolutionnaire étaient des hommes concentrés sur les réalités pratiques du monde matériel, non adonnés à la spéculation ou à la métaphysique. Ils cherchaient le pouvoir pour concilier les réalités politiques avec les réalités économiques.
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